L’année 2017: un bon cru pour le Jardin du Marais ?
Depuis 2009, le Jardin du Marais produit une grande diversité de légumes biologiques, et ceci presque tout au long de l’année sur une surface de 1,5ha, dont 2500m² sous une serre en verre.
Grâce à plus d’une centaine de clients réguliers (dans les AMAPP de Chéroy et de Villevallier, et à la serre le samedi matin), la viabilité économique est atteinte.
Nous travaillons à deux avec Steve, ouvrier maraîcher, ainsi qu’avec l’aide ponctuelle de quelques stagiaires: Lise, Baptiste, Aurélie, Nicolas et Olivier en 2017.
Produire beaucoup de légumes sur une petite surface en valorisant la grande polyvalence du travail manuel, telle est notre stratégie au Jardin du Marais.
Un printemps qui commençait mal
Notre premier gros souci fut les fortes gelées inhabituelles du mois d’avril. En effet, autour du 20 avril, le thermomètre est descendu à deux reprises à – 4°C. Nos pommiers en pleine floraison n’ont pas résisté et ne donnèrent aucune pomme cette année.
Et pour la première fois pour nous à cette époque, il a même gelé sous la serre! Malgré tous les voiles posés sur les cultures de la serre, nos plants ont subi des dégâts de gel. Par exemple, des plants de tomates gelés ont du être taillés juste au dessus du sol; puis curieusement, ils ont repris leur croissance quelques semaines plus tard.
Après cela, la météo de l’année fut globalement favorable et nous avons atteint un niveau de production satisfaisant, proche des 15 tonnes annuelles de légumes .
Des solutions simples pour augmenter les rendements
Haricots verts, courgettes, concombres et tomates ont produit en abondance cette année. Mais cela ne suffit pas pour atteindre notre objectif économique.
Pour optimiser nos surfaces cultivées, nous pratiquons l’association des cultures. Comme par exemple: les courgettes et les céleris raves qui ont tous les deux des besoins élevés en compost et en eau; ou encore les navets et les betteraves qui, au printemps, sous la serre, poussent mieux ensemble que séparés! Des radis sont également semés entre les rangs de carottes pour gagner de la place.
Nous mettons aussi en œuvre le chevauchement des cultures: deux cultures sont plantées au même endroit. L’une est récoltée en premier, laissant la place à l’autre pour finir sa croissance et être récoltée plus tard.
Par exemple, nous plantons des épinards entre les mâches. Elles sont récoltées avant et les épinards prennent ensuite toute leur place.
Grâce à toutes ces astuces, nous gagnons du temps et de la surface.
Une ferme qui tisse des liens
Depuis 2013 déjà, les terres du Jardin du Marais appartiennent à Terre de Liens, mouvement qui collecte de l’épargne citoyenne pour financer l’achat de terres agricoles et les louer à des agriculteurs biologiques.
Depuis le début, nous devons beaucoup à la fidélité des personnes abonnées à nos paniers de légumes. Elle nous garantie un débouché régulier.
Cette année, la récolte des pommes de terre fut généreuse dans la nouvelle parcelle en conversion bio depuis l’an passé. Nous avons eu besoin de bras supplémentaires! Merci aux amis et aux adhérents pour leur aide au ramassage des pommes de terre.
En 2017, nous avons accueilli 2 classes d’élèves de Villeneuve sur Yonne pour une découverte sensorielle des légumes du jardin.
Également un groupe d’adultes handicapés, résidant au foyer de vie Les Pinocchios à Marsangy, est venu tous les quinze jours pour participer à un atelier pédagogique sur les semis et suivre ainsi la croissance des légumes au fil des mois.
Depuis le mois de Juin, nous avons eu la satisfaction de voir nos légumes régulièrement cuisinés par le restaurant Mamie Lou, situé rue de la république à Sens.
Côté cantine scolaire, celle d’Egriselles le Bocage souhaite également s’approvisionner davantage en légumes biologiques, de saison, et locaux.
Merci à tous nos partenaires qui soutiennent une entreprise locale, à taille humaine et respectueuse de son environnement comme la nôtre.
Ainsi, le Jardin du Marais a de belles perspectives de développement, et pourrait créer un nouvel emploi.
A condition toutefois de trouver une nouvelle parcelle avec un bail pérenne. Affaire à suivre…
Eric, Janvier 2018